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Un sprint créatif organisé le 20 mars 2018 par la préfecture d’Auvergne-Rhône-Alpes, dans le cadre de l’élaboration du Schéma Régional d’accueil des demandeurs d’asile et des réfugiés (SRADAR), avait mis en évidence les contraintes particulières des territoires ruraux en matière d’intégration des bénéficiaires d’une protection internationale.
Face à cela, la mission Solidarité, Citoyenneté, Logement, Ville du Secrétariat général pour les affaires régionales, accompagnée par le Lab @RCHIPEL, a proposé un défi à la Public Factory de Sciences-Po Lyon. Une quinzaine d’étudiants ont ainsi observé, réfléchi, interrogé et testé des solutions pour favoriser l’intégration des réfugiés.
Ce défi public qui s’est étalé sur 26 semaines entre octobre 2018 et avril 2019 avec 100 participants sur les territoires de l’Ain, de l’Ardèche et du Cantal a permis de proposer 26 idées et 9 solutions.
Apprentissage de la langue française, mobilité, accès aux droits, au logement, à la santé, à la formation professionnelle et à l’emploi ou à la culture,… nombreux sont les freins à l’intégration des réfugiés, notamment dans les territoires ruraux. Dès lors, comment répondre aux besoins et aux difficultés rencontrées par les réfugiés dans les territoires ruraux ? Comment leur permettre de s’installer durablement ? Quelle est la plus-value des collectivités rurales dans le parcours d’intégration des réfugiés ? Ce sont les questions sur lesquelles ont réfléchi collectivement les étudiants de la Public Factory de Sciences-Po Lyon, les acteurs locaux et les réfugiés, soit plus de 100 personnes, sur les territoires de l’Ain, du Cantal et de l’Ardèche.
L’immersion : première étape de la pensée design
La phase d’immersion permet de faire preuve d’empathie avec les usagers, de les observer et de se mettre à leur place afin de voir les choses de leur point de vue et penser à comment les solutions proposées peuvent s’intégrer concrètement à leur vie quotidienne.
Pendant 2 à 3 jours, les étudiants se sont ainsi installés dans chacun des territoires et ont rencontré près d’une trentaines d’acteurs locaux et de réfugiés. Ces immersions ont donné lieu à des rapports d’étonnement pointant notamment les points forts, les points faibles, ce qui devrait être amélioré, modifié ou abandonné, puis à la rédaction de Chroniques factory, synthèse des problématiques rencontrées sur le terrain.
Des sprints créatifs pour rassembler et faire réfléchir collectivement toutes les parties prenantes
Suite à ces immersions, trois sprints créatifs ont été organisés à Privas (Ardèche), Chazey-sur-Ain (Ain) et Murat (Cantal) afin de rassembler toutes les parties prenantes (administrations, opérateurs, associations, réfugié-e-s,…) concernées par l’accès aux droits et l’intégration des réfugiés en milieu rural, de pouvoir prendre en compte et partager les difficultés et les besoins des usagers, et d’accélérer la définition de projets concrets à mettre en œuvre dans la région Auvergne-Rhône-Alpes. Ces sprints créatifs ont ainsi réuni au total soixante-cinq participants : services de l’État, réfugiés, étudiants de la Public Factory, partenaires institutionnels et associatifs et entreprise.
En s’inspirant des Chroniques Factory rédigées par les étudiants après leurs immersions, les participants ont réfléchi collectivement, puis prototypé et présenté des solutions pour répondre à 3 problématiques :
Créer un dispositif d’identification et de valorisation des compétences des réfugiés.
Créer un événement pour écouter les besoins des femmes réfugiés, leur permettre d’accéder aux nœuds de socialisation ainsi qu’aux cours de FLE.
Faire venir les formateurs Fle vers les publics (réfugiés et autres) en mobilisant les services publics pour proposer des salles de cours à titre gratuit (mairie, école,…).
Ré-interroger le modèle du Fle dans le cadre du CIR : assouplir les modalités d’apprentissage en cours classiques, favoriser les stages en entreprise, l’accès à la culture et au sport pour rendre nécessaire l’usage du français dans la vie quotidienne.
Proposer des Ateliers Socio-Linguistiques (ASL) pour femmes réfugiés de manière à présenter la place de la femme dans la société française, les modes de garde, les questions liées à la cantine,…
En complément de la formation en présentiel, assurer un suivi individuel du réfugié par des échanges réguliers en web connexion : allège les questions de mobilité, facilite la progression du réfugié, favorise un apprentissage adapté aux besoins de la personne (définition d’objectifs, validation et stabilisation des acquis, conversation..)
Éviter les déceptions à la fois pour les réfugiés et pour la société d’accueil en donnant des informations claires et précises sur les conditions de vie en France. « Ne pas vendre du rêve ». Éviter ainsi les refus de logement en territoire rural après un passage en CPH urbain.
Encourager les femmes de réfugiés, trop souvent invisibles et inaudibles, à bénéficier des cours de français.
Favoriser l’apprentissage du français par des activités de terrain.
Pallier les problèmes de mobilité rencontrés par les habitants des zones rurales
Rendre les réfugiés plus autonomes dans leur vie quotidienne en les aidant à pratiquer le français et en expliquant leurs difficultés initiales aux commerçants et autres acteurs locaux.
Émile est un projet de plateforme d’information et d’orientation pilotée par la DIHAL et la préfecture de région Île-de-France qui propose à des personnes en difficulté d’insertion professionnelle et mal logées résidant en Île-de-France de débuter un nouveau projet de vie dans un territoire d’accueil.
Proposer un lieu d’accueil et de convivialité, des informations, un échange de savoirs-faire.
Le tiers-lieu est un lieu-ressource qui fait le lien avec tous types d’opérateurs intervenant de près ou de loin dans le parcours d’intégration : préfecture, DDCS, conseil départemental, CAF, Pôle emploi, hôpital, entreprises, crèches, associations, etc…
Il peut également être un point relais pour un réseau de parrains ou de bénévoles.
La démarche engagée durant ce défi public ne se limite pas à des propositions mais vise une concrétisation des projets, dès 2019. Début juin, cette démarche sera présentée et valorisée auprès des préfets de départements de la région Auvergne-Rhône-Alpes et de Alain RÉGNIER, délégué interministériel à l’accueil et à l’intégration des réfugiés (DIAIR).
Au cours du deuxième semestre 2019, des tests de prototypes seront effectués par le SGAR et les préfets volontaires, en partenariat avec Sciences-Po Lyon, dans des territoires-test.
Le projet A+ sera déployé et incubé par une start-up d’État pour aider les usagers qui ont déposé une demande auprès d’une administration et qui ne parviennent pas à la faire aboutir. Dans l’Ain, la DDCS et Ainterlab, laboratoire d’innovation de l’État, co-constructuiront la feuille de route départementale « Intégration des réfugiés ».